Source : https://www.corsicamea.fr/chroniques/navires/gerard.htm
Les premières liaisons régulières remontent à l’année 1830 et sont assurées par des navires à coque en bois propulsés par des machines à vapeur d’une puissance de deux fois vingt-cinq chevaux actionnant des roues à aubes, tout en étant gréés de voiles auxiliaires.
Ces liaisons, assurées par les trois vapeurs de l’armement toulonnais GERARD et Fils, Le GOLO, le LIAMONE et le VAR mesurent trente-trois mètres de long, cinq mètres de large et jaugent cinquante tonneaux. Chaque navire dispose de quatorze cabines et peut transporter une cinquantaine de passagers, mais la moyenne n’est en fait que d’une douzaine par traversée et le confort y est très relatif.
Les traversées par vent faible durent environ 26 heures entre Toulon et Ajaccio et 30 heures entre Toulon et Bastia, mais se prolongent souvent de 24 heures lorsque le mauvais temps s’en mêle.
Le 18 Juin 1830, le Liamone entrait dans le port d’Ajaccio en provenance de Toulon après vingt-six heures de traversée. Deux jours plus tard, le Golo reliait le port varois à Bastia en trente heures.
L’arrivée des deux vapeurs eut un si grand retentissement dans l’île que le « Journal du Département » l’évoquait en ces termes : « Il serait difficile d’exprimer la joie que les habitants ont manifestée à l’apparition des deux bâtiments. Nous pouvons assurer que le 18 et le 20 Juin feront époque dans les annales de la Corse ».
Mais l’armement GERARD et Fils est violemment critiqué par la presse qui avance que la sécurité et le confort des passagers à bord de ces navires est loin d’être à hauteur des Subventions significatives allouées à la compagnie à raison du service postal imposé par l’Etat.
Par ailleurs, le port de Marseille prend l’ascendant sur celui de Toulon comme tête des lignes postales, non seulement vers la Corse mais aussi vers le moyen orient.
La vapeur s’est désormais imposée et le nombre de navires qui desservent la Corse a littéralement explosé en passant de trois en 1841 à cent-dix en 1845 et sont deviennent de plus en plus confortables.
En 1843, l’armement GERARD et Fils, dont les intérêts se concentrent sur Toulon, renonce finalement à desservir les lignes de Corse.
Le Liamone
Le Golo